À la frontière entre le Quercy et le Périgord, près de Rocamadour dans le Lot, une immense cavité marque l’entrée du gouffre de Padirac. Issue d’un effondrement de la voûte, l’abysse invite les visiteurs, au moyen d’ascenseurs et d’un long escalier, à descendre à pas moins de cent trois mètres de profondeur. Commence alors la découverte d’un site exceptionnel, dans le gouffre le plus célèbre d’Europe.
Devant l’immensité du gouffre, de nombreux mythes et légendes locales naissent au cours du temps. Ainsi, il abriterait des trésors cachés et des flammes s'en échapperaient. Mais la légende la plus connue est celle de saint Martin. Il est dit que le diable aurait, d’un coup de talon, ouvert un précipice, et défié saint Martin de le franchir. Ce dernier, sur le dos de sa monture, parvint à sauter au-dessus de l’immense aven, sauvant ainsi l’âme de nombreux paysans damnés. Vexé, le diable s’enfuit dans les profondeurs, qui, dit-on, mèneraient à une porte d’entrée vers l’enfer.
Inspirant ainsi la crainte chez les habitants locaux, les entrailles du gouffre ne sont finalement explorées qu’en juillet 1889, à l’initiative d’Edouart Alfed Martel. Avocat passionné de spéléologie, il descend avec quelques compagnons, à l’aide d’une échelle, de quelques bougies et d’une lampe à magnésium. Après plusieurs années d’excursions, en association avec le riche héritier George Beamich, les premiers aménagements sont entrepris, et en 1898, les premiers visiteurs entrent dans le gouffre.
Au fond de l’aven, les visiteurs sont invités à embarquer sur une rivière souterraine. S’ouvrent alors des décors exceptionnels, sculptés par le temps et la nature. Le voyage propose ensuite la découverte de différentes salles, accessibles par barque ou à pied. Du "lac de la pluie" et son immense stalactite, d’une hauteur de soixante mètres, appelée "la grande pendeloque", en passant par le "lac des gours" et ses petits barrages naturels retenant une eau claire et turquoise, le parcours mène au « grand dôme ». Immense salle, sa voûte s’élève à plus de 90 mètres et offre un superbe point de vue. Les murs sont ornés d’étonnantes formes, fleurs et broderies. Des formations dites en piles d’assiettes se dressent telles des sculptures d’artistes.
Le parcours, d’une longueur de deux kilomètres et demi, mène ainsi les visiteurs vers un univers féérique, dans lequel l’imaginaire n’a plus de limites. Mais le gouffre de Padirac recèle certainement de nombreux autres trésors de la nature, au sein des dizaines de kilomètres de galeries qu’il renferme.
Horaires et tarifs sur le site du gouffre de Padirac.
© Un article de Julie Lardy - Détours en Limousin
Crédits photos : JC Lémée - Gouffre de Padirac
Publié le : 18 mai 2012
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