Au fil de jardins urbains lovés dans un méandre du Lot, nous découvrons le cœur historique de Cahors en suivant un itinéraire original qui invite à faire des pauses. C’est une approche étonnante qui a donné le ton à ce circuit des jardins secrets. Tout en se promenant dans la ville, les amateurs de jardins sont invités à la rencontre de fleurs, de légumes, d’arbres, au gré de structures variées.
Associer patrimoine, ville, jardin, promenade, est une idée séduisante, d’autant plus qu’elle permet de mettre en valeur des terrains qui pour certains étaient inoccupés, voire en friche. Lorsque les urbanistes laissent les jardiniers investir des espaces exclus de la cité, les citoyens, promeneurs du dimanche ou touristes de passage en profitent largement.
Classés au titre de Jardin remarquable par le ministère de la culture, les jardins secrets sont également un décor du festival Cahors Juin Jardins qui donne lieu à diverses animations les beaux jours venus.
Au départ du pont Valentré, symbole important de la ville construit au XIVème siècle, la balade invite déjà à la gourmandise avec un jardin consacré à la vigne, allusion à la célèbre appellation Cahors. En suivant le circuit jalonné de repères en forme de feuille d’acanthe nous arrivons dans un jardin clos où s’épanouissent des légumes et des fleurs au pied de la tour de l’ancien collège des jésuites du XVIIème siècle. Au chevet de l’église Saint-Urcisse, trônent des arbres évoqués dans la bible : cyprès, figuier, grenadier, olivier, qui rappellent que ces jardins secrets ont une véritable vocation à suggérer des grands moments de notre histoire. D’ailleurs ce sont les légumes du moyen âge qui sont à l’honneur dans un jardin suivant, des légumes mais aussi des plantes de consommation courante : fenouil, arroche, roquette, souci, potherbe, ortie. A la cathédrale Saint-Etienne, qui est un vaste édifice roman à coupoles datant des XIème et XIIème siècles, les plantes médicinales et les fleurs à couper annoncent le jardin des plantes à parfum du Square Olivier de Magny. La violette de Cahors y tient une place de choix.
Plus loin, un jardin au thème très original nommé « jardin de la sorcière et du dragon » permet de découvrir les plantes dont se servaient les sorcières, personnages emblématiques du moyen âge. Après avoir atteint le jardin des Caorsins, d’inspiration italienne où l’on rencontre cyprès, glycine, mur végétal, lierre et pervenches, c’est l’église Saint-Barthélémy qui se profile. Tout près, un jardin évoque les paysages rencontrés par les pèlerins de Compostelle au fil de la Via Podensis, sur laquelle se situe Cahors. A quelques pas, le jardin odorant des pèlerins envoûte les passants grâce à la sauge et à la verveine, mais il est déjà temps de se diriger vers le jardin du passeur. C’est le plus grand des jardins secrets, romantique avec ses rosiers anciens, où quatre terrasses mènent à la berge du Lot. Là un sentier conduit à un autre jardin, consacré aux plantes citées dans le capitulaire De Villis, texte édicté par Charlemagne qui ordonnait la présence de certaines cultures dans les jardins royaux. Au bout du circuit, une note de féérie permet de découvrir un jardin dédié à la fée Mélusine, figure d’une légende du moyen âge.
Voir le site de l’office du tourisme de Cahors.
© Un article de Stéphane Dubin - Détours en Limousin
Crédits photos : C. Squassina - Ville de Cahors
Publié le : 24 janvier 2013
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